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LA MUSIQUE CLASSIQUE OCCIDENTALE

Date création : 17 Mars 2000
Date mise à jour : 07 Juillet 2000
Auteur : P.CHAUVEINC
Contact : mail.gif (299 octets)

univ.gif (4150 octets) hom.gif (4136 octets) page_ac.gif (3952 octets)

main.gif (963 octets)Introduction

Comme toujours dans ce genre de vulgarisation, les périodes sont schématiques et tranchées, que les puristes n'en prennent pas ombrage ...

Vous ne trouverez pas tout (notamment la biographie des musiciens, que l'on trouve dans de nombreux livres) dans cette page, mais les éléments qui m'ont le plus marqué, les auteurs que je connais le mieux (désolé pour les autres). J'essaie de rapprocher les périodes historiques des styles et genres de musique qui leur sont associés.
 
 

Quand on s'attaque à l'Histoire de la Musique, notamment pour identifier différentes "périodes" dont les oeuvres "appliquent" certains principes communs, on travaille en général sur des caractéristiques du type :


La définition de ces caractéristiques permet, en général, d'identifier une oeuvre et de la positionner dans son contexte historique.

Comme souvent en histoire de l'Art, les nouvelles périodes apparaissent fréquemment en "réaction" des périodes précédentes.
 
 

main.gif (963 octets)Préhistoire et Antiquité : jusqu'à 500 ap. JC 

Tous les livres "d'Histoire de la Musique" vous le diront, le manque de documents écrits ou d'instruments conservés rend difficile l'identification précise des styles et goûts musicaux de ces périodes anciennes. Concernant l'Art en général, les premières traces qui nous restent remontent à -30 000 ans (pour la musique, -4 000 ans).

On sait malgré tout que la Musique existait, principalement pour les occasions suivantes :

Dans l'Antiquité, la musique est un lien vers les Dieux. Si on veut garder certaines images :

Le savez-vous ? Le mode dorien ("mi") est viril, l'hypophrigien ("si") féminin, l'hypolydien ("do") triste ... modes.jpg (10733 octets)

Rapidement se constituent une musique "populaire" (danses, jeux, fêtes) dont nous n'avons réellement aucune trace, et une musique plus "officielle", pilotée par les classes dirigeantes : musique militaire d'une part et religieuse d'autre part. C'est à partir de cette dernière qu'est réellement née la musique classique occidentale : psaumes religieux juifs par exemple.

On peut "approcher" la musique populaire ancienne, les musiciens et les instruments, par une étude "ethno-musicale" de nombreuses tribus actuelles, mais c'est un autre sujet ...


 
 

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Le Moyen-Âge : 500-1400 ap. JC moy1.jpg (21580 octets)

Ce qu'il faut retenir (et ainsi éviter de lire la suite) : après une forte tradition orale, explosion créatrice durant toute cette période. L'effort porte d'abord sur la musique vocale, notamment religieuse (les instruments ont été longtemps interdits car issus du profane), qui part de mélodies simples à une voix (ou n voix identiques ou parallèles), pour évoluer vers des voix de plus en plus indépendantes. C'est, au début, la période du "plain-chant". Puis la polyphonie explose et les instruments remplacent les voix. Un courant profane, poétique ... apparaît aussi puis disparaît (les troubadours).

La Musique religieuse

De multiples églises (Grèce, Rome, Espagne ...) dans lesquelles alternent déjà chants et textes psalmodiés(*) (on retrouvera cette structuration dans les messes de Bach).

Structuration de l'Eglise chrétienne et de son pouvoir sur la vie sociale. Les messes se divisent en "commun" ou "ordinaire" (cérémonies usuelles) et "propre" (liées à des évènements particuliers de la vie : Requiem, Introit ...).

Le commun : le texte et la chronologie sont fixes (Kyrie, Gloria, Credo, Sanctus, Agnus Dei).

Le 1er fédérateur de la musique occidentale a été le pape Grégoire 1er (vers 600), qui a souhaité unifier et codifier (tout au moins commencer - Charlemagne a continué) le rituel liturgique en occident (à des fins plus politiques qu'artistiques ...). Cela a donné le Chant Grégorien ou Plain-chant, dont les principales caractéristiques sont :

La forme n'est pas figée en fonction du type d'oeuvre, mais l'oeuvre donne une forme   : les couplets/refrains des troubadours, les messes ...

La musique est d'abord monodique, c'est-à-dire à une seule ligne mélodique : simple (toutes les voix ensemble) ou multiple (les voix sont parallèles mais à des hauteurs différentes). La notation est sommaire et ne fixe pas précisément la hauteur de la mélodie. Début de la notation : les neumes, fixant de plus en plus certains éléments comme la durée, l'accent etc ...
 
 

neume.jpg (141 000 octets) Source de l'image : WiKipédia

Vers le 10ème siècle, apparition, dans l'écriture, de une puis plusieurs lignes de repère, notamment avec la théorie de Guy d'Arezzo. Cela permet l'apparition de la polyphonie, superposition de plusieurs monodies. De strictement parallèle, ces mélodies en viennent à se rencontrer sur quelques syllabes, puis à acquérir leur indépendance : par exemple avec les tropes (un texte différent, parfois sans aucun rapport, est placé entre les vocalises longues d'un Alléluia ...).
 
 

Tout cela culmine avec L'Ecole de Notre-Dame, et ses maîtres de Chapelle : Léonin, Pérotin ... La polyphonie va se complexifier (on arrive à des "35" voix" ...), certaines voix seront désormais confiées aux instruments. On appelle cette période Ars Antiqua.

Le sens des paroles va se perdre, d'où une réaction, à la fois de rejet et d'indépendance vis à vis de la liturgie; ce sera l'Ars Nova (1320), avec Philippe de Vitry et Guillaume de Machaut : la notation va progresser (barres de mesure, clés), le rythme va se diversifier.

- Exemple de polyphonie à 3 voix -

triplum (encore plus de mélismes)

duplum (mélismes)

--> teneur (longue, issue du plain-chant grégorien)
parfois contreteneur

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La Musique profane

Parallèlement à ce courant religieux, qui connaît une longévité étonnante (1600 : Hildegard von Bingen, 1900 : concile du Vatican et catalogage de 3000 mélodies), un art poétique et musical s'est développé dans la société civile féodale (vers 1100) : poèmes épiques, chants d'amour, colportés par des chanteurs ambulants :

Les styles s'opposent aux recommandations de l'église, avec une musique plus mesurée, parfois strophique (=refrains), avec des altérations, et surtout l'usage des instruments.

Quelques styles de musique courtoise :

  • Canso : chant d'amour lent, non mesuré, souvent strophique (strophes + refrain)
  • Chant d'Aube : chante la séparation
  • Chant de Toiles: la belle tisse et raconte sa mélancolie
  • Pastourelle
  • Chant de croisades
  • Danses à refrain

 

Styles de musique issus de cette époque


Exemple musical (fin Moyen-Âge) : Près du soloil (Matteo da Parugia - XIVème) - Issu du site http://perso.wanadoo.fr/gbconsult/musique-ancienne/partitions/index.htm a) Chargement du fichier MID   - b) La partition
On remarque bien la polyphonie ou superposition de voix relativement indépendante






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La Renaissance (15ème - 16ème siècles) ren1.jpg (35673 octets)

Complexification de l'écriture polyphonique. Le métier de musicien devient mieux reconnu. Plutôt une phase de transition/consolidation entre le plain-chant ou la polyphonie simple ... et le Baroque où les structures musicales sont bien en place.

Cette période n'a pas été "innovante" au même titre que le passage du plain-chant à la polyphonie quelques siècles plus tôt, mais elle a vu la consolidation de cette polyphonie, poussée à son extrême.

Trois événements majeurs vont influer la musique :

Le genre polyphonique continue : on parle maintenant de contrepoint, c'est-à-dire "point contre point", où les différentes lignes mélodiques de la polyphonie acquièrent leur indépendance. Les voix du dessus s'échappent, se rencontrent parfois sur des accords, un instrument grave (le Luth) garde la teneur qui deviendra la Basse Continue du Baroque (pour se détendre : K.Weill (1928) dans son "Opéra de quat'sous", va reprendre les idées du contrepoint pour s'en moquer).

Les modes majeur et mineur subsistent.

Les principaux styles polyphoniques religieux sont le canon et le motet.

Dans le domaine profane, beaucoup de chansons, notamment le madrigal italien.

On publie de plus en plus, grâce à l'imprimerie (1501, 1er recueil musical imprimé, de PETRUCCI).

Vers la fin de la période, les instruments aussi ont acquis une indépendance et un pouvoir nouveau : famille de la viole, épinette/virginal ... Des écoles de Luth deviennent trés populaires.

Quelques musiciens (on parle d'école franco-flamande) :


 
 

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Le Baroque (1600-1750)

Des éléments sont en place (écriture polyphonique, instruments) mais se structurent et s'enrichissent : émergence de la basse-continue d'un côté, des voix solistes de l'autre (ariosos, arias ou airs, castrats), les rôles de chaque "voix" (vocale ou instrumentale) s'affirment, les formes se figent (sonate italienne à 3 mouvements, fugue, suite). Naissance de l'Opéra. Des abus (cocasserie, mise en scène exagérée) seront rejetés par la suite. Même si la période est unifiée, on distingue la "mise en place" (entre 1600 et 1650) de la "maturité" (fin 17ème). On associe le Baroque à la conquête puis la maîtrise du système TONAL.

Associé à la contre-réforme (besoin d'expressivité, de beauté pure). Très tôt au début du siècle, l'Italie voit apparaître des compositeurs qui privilégient une des voix, qui adoptent des mélodies plus simples. On raconte volontiers la vie de héros : c'est ainsi que naît la monodie accompagnée.

De manière plus générale, les différents "mouvements" (ce terme n'est employé qu'en milieu-fin de période) d'une pièce sont mieux identifiés. Quelques exemples :

Les formes anciennes tendent à disparaître (motet (sauf musique religieuse), madrigal) au profit de nouvelles formes qui donnent la couleur de l'oeuvre :

On parlait avant de musique modale, avec sa construction essentiellement horizontale (superposition de lignes avec quelques rencontres possible). Avec le Baroque, ce caractère typiquement polyphonique s'estompe au profit d'une plus grande verticalité : c'est le début réel de la tonalité (on identifie le ton principal d'une oeuvre, à l'aide d'accords dont les notes sont répartis sur toutes les voix), on introduit la notion de cadence permettant de terminer un morceau sur l'harmonie de départ, et ainsi détendre les tensions intermédiaires). L'harmonie prend le pas sur le contrepoint.

Exemple : on commence un morceau sur la Tonique (notée I), on s'éloigne modérément (sur la quinte, appelée Dominante V), pour conclure sur la Tonique I. Apparaît la notion de tension/détente, LE principal élément d'écriture musicale du Classique.

Les musiciens sont très liés à la cour et obéissent à des commandes (c'est du personnel au même titre que les cuisiniers ...).

Tout cela fait qu'en général l'identification d'un morceau de cette période est relativement facile (basse continue, binaire à reprise).

La musique d'église conserve la messe et le motet, mais s'enrichit de la cantate (1 voix + instruments, texte issu de la bible), l'oratorio (cantate allongée, texte libre mais inspiré, sorte d'opéra religieux), la passion (oratorio évènementiel, Pâques ...).

Dans une Passion par exemple, les récits (ténor) racontent l'action, les ariosos (moins virtuoses mais qui annoncent les airs qui suivent) méditent, le choeur représente la foule qui commente.

La sonate Baroque (différente de la sonate Classique), de type "binaire à reprise", s'articule sur 3 mouvements : lent/vif/lent en Italie, vif/lent/vif en France ... On parle de sonate de chambre (da camera) et de sonate d'église (da la chiesa). Si en début de période le thème I démarre dès le début de l'oeuvre, on le fera petit à petit précéder d'une introduction ou prélude (par exemple pour permettre d'obtenir le calme dans la salle ou d'accorder un luth), souvent lente, qui deviendra l'ouverture.

Le concerto s'affirme en fin de période : un (concerto soliste) ou des (concerto grosso) instruments concertent avec l'orchestre. Souvent composé de 4 mouvements (lent/vif/lent/vif).

La passacaille (ou chaconne, variante anglaise ground) : une basse (dite obstinée) répète quasi à l'identique un thème. Facilement identifiable. Les passacailles célèbres : Purcell (Didon et Enée), Bach, Berlioz (Symphonie fantastique, annonce la mort), plus récemment Ligeti et Bartok.

La suite : de danses (allemande, courante, sarabande, gigue), on évolue vers une description en mouvements (allegro, andante, scherzo/menuet, finale).

Le menuet (danse) : strictement binaire à reprise, de type (thème A :| thème B :|). Parfois un deuxième menuet suit le premier, puis retour au premier sans reprise (AA BB DD CC A B). Ce deuxième menuet donnera le trio classique. D'autres danses adoptent cette logique de répétition : gavotte (1 et 2), bourrée ...

Le savez-vous ? La BC (Basse continue) est en général chiffrée : l'auteur indique au musicien les accords qu'il doit respecter (1=tonique, 6=accord de sixte sur la tonique ...) pour être en harmonie avec les parties supérieures, mais laisse celui-ci libre de la forme de l'accord (direct, inversé ...), de la transition entre accords, et même de rajouter des fioritures (arpège ...). L'interprète a donc un rôle non négligeable dans la réussite de l'oeuvre; de plus chaque interprétation d'une même oeuvre peut donner des résultats différents.

On distingue 2 types de BC : la BC harmonique, à base d'accords (orgue, clavecin ...), et la BC mélodique (viole, basson ...).

L'opéra : issu d'un rejet des polyphonies où le texte était devenu incompréhensible. En Italie, les "cameratta", assemblées de gens éclairés, discutent sur des sujets mythologiques et la déclamation antique : le "chant" doit exprimer les sentiments, paradoxalement la musique a "moins" d'importance.

On oppose parfois le courant italien au courant français : le premier travaille le bel-canto, l'opéra seria (serieux) sur des sujets mythologiques, puis buffa (bouffe), le deuxième, plus intégré à la cour du roi, introduit la comédie ballet, le ballet de cour (se termine par un ballet de tous les auditeurs). Dans la période suivante naîtra le "singspiel" allemand, à base de fiction populaire, plus féérique.
 
 

Claudio MONTERVERDI (1567-1643) : après avoir sévi dans les madrigaux polyphoniques, il compose Orféo, considéré comme le 1er opéra de l'histoire.

Henry PURCELL (1659-1695) : ses pièces alternent danses, chants, dialogues. Parmi les plus belles pages de la Musique : King Arthur, Didon et Enée.

PERGOLESE : en 1733, avec sa "Servante maîtresse", initie le genre opéra bouffe, repris ensuite par Mozart.

Jean-Baptiste LULLY (1632-1687) : sous Louis XIX, a immortalisé le genre "opéra français", avec le ballet de cours, l'opéra comique, la tragédie lyrique, la comédie ballet ... (cf Molière). A popularisé l'ouverture à la française (grave, lent, rythme noire pointée).

COUPERIN : nombreux musiciens de la même famille. Transforme l'art du clavecin (avec Scarlatti). S'appuie beaucoup sur les morceaux écrits pour Luth.

Campra (successeur de Lully), Charpentier (musique solennelle, messes), Delalande (Pour les soupers du Roy).

Jean-Philippe RAMEAU (1683-1764) : un des théoriciens de l'époque, ses innovations annoncent la période classique suivante (harmonie soignée, déclamation plus claire). Moins pompeux que Lully.

Scarlatti (la famille) : beaucoup de sonates pour clavecin.

Vivaldi : les concertos et leur harmonie. S'approche du style "classique".

Haendel, BACH ... (vous trouverez tout sur d'autres sites, dont le fameux http://www.jsbach.org/).

GLUCK (1714 - 1787) : à cheval sur les 2 périodes, mais avec ses opéras Orfeo et Alceste, reprend des thèmes typiquement baroques (mythologie).

On parle parfois de filiation Lully / Rameau / Gluck / Weber.
 
 

Exemple musical (1626) : Semper Dolens  (J.Dowland) - Issu du site http://perso.wanadoo.fr/gbconsult/musique-ancienne/partitions/index.htm a) Chargement du fichier MID   - b) La partition
La ligne mélodique, encore attirée par la polyphonie, s'accompagne des accords de la BC




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Epoque Classique (1750-1800 - Fin Bach à début Beethoven) cla1.gif (45498 octets)

En réaction par rapport au Baroque, la musique de cette période doit émouvoir en profondeur (appellation "strum und drang") mais n'est plus réservée à l'élite (introduction de la bourgeoisie et des concerts payants). On épure les styles d'écriture, on enlève les "folies" baroques. Par contre, les formes prennent de l'ampleur : concertos, sonates, mais surtout symphonies, dont le développement (le mouvement du milieu) s'allonge.

L'évolution des formes binaires est intéressante à suivre : introduction d'un 2ème thème, élargissement d'un mouvement (du milieu) ... Les genres de l'époque précédente (sonate, menuet ...) deviennent des formes, inclues dans des oeuvres composites. L'écriture musicale va beaucoup jouer avec la tonalité, les oppositions entre mouvements, les tensions, les détentes.

L'écriture est moins dense, mieux différenciée entre lignes mélodiques. Tout devient codifié : de la phrase musicale à l'oeuvre, en passant par la forme des mouvements. A la dualité tension/détente poussée à son apogée s'ajoute une forte dimension symétrique dans les oeuvres (période, antécédent/conséquent).

La Basse perd son caractère improvisé d'accompagnement, elle devient partie entière de l'écriture.
 
 

La sonate Classique introduit et élargit un 2ème thème et passe à 4 mouvements : allegro (forme sonate), adagio (lent, forme sonate ou lied ABA'), menuet, allegro (rondo, refrain).

La forme lied : autre juxtaposition ternaire d'éléments binaires à reprise. A (I) B (V) A (retour à I). A la rigidité (caractère baroque), l'époque classique introduit du travail : A (et B) se décomposent en sous-thèmes (a b a), introduction d'éléments extérieurs (codetta au milieu, coda à la fin).

La forme sonate, tout en récupérant l'héritage du Baroque, s'élargit : exposition A (thème ET tonalité I), pont modulant vers exposition B (tonalité V), plus ou moins développement de B, ré-exposition de A (parfois B) - on termine sur I - coda. Le 1er mouvement des symphonies appliquera ce schéma de manière stricte (notamment Haydn).

Le menuet à 3 temps : souvent par deux (un en majeur, thèmes A et B, un en mineur moins structuré, thèmes C et D) de la forme A :| B A :| C :| D C :| A B A |. Le 2ème menuet est appelé trio, et vient en opposition de style avec le menuet 1.

Mieux qu'un long discours ... Ce début de sonate (Mozart Son 11) inclut : la prévisibilité,
la tonalité de départ et d'arrivée en passant par la dominante, la symétrie ... tout ce qui fait le "classique"

MOZART (1756 - 1791) : on ne présente plus. Je retiens son sens de la thématique et de leur assemblage pour constituer une oeuvre qui "sonne" bien et plaît. Dans de nombreuses phrases musicales, il reprend jusqu'à satiété une structure figée de 2 périodes (en général 4 mesures antécédent I vers V / 4 mesures conséquent V vers I).

HAYDN (1732 - 1809) : moins facile à l'oreille, c'est un théoricien hors pair, très reconnu des professionnels (il faut étudier sa musique par écrit pour en appréhender toutes les richesses).
 
 

Plus on avance dans la période, plus le retour de la détente (la tonique) se fera attendre.
 
 
 
 

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Le Romantisme (19ème siècle)

A l'aube de la révolution française. L'Homme et la société sont au coeur de cette période, ainsi que l'Orchestre. L'appellation "romantisme" touche tous les domaines artistiques : peinture (Delacroix, Monet), littérature (Goethe, Lamartine, Chateaubriand), et bien sûr musique (Beethoven, Berlioz, Mendelsohn, Schuman, Chopin, Liszt, Schubert ...).

Rejet des carcans et de l'ordre classiques, mais pas forcément du système tonal : l'auteur veut être libre. Extension des développements par rapport aux thèmes de base. On pousse l'orchestre à la fois dans les aigus et les graves, chaque instrument (et son timbre) représente une émotion. On joue sur l'ajoût et la soustraction de timbres (d'instruments) pour créer des atmosphères. La ligne mélodique n'est plus réservée aux instruments du haut, mais peut se ballader au sein de l'orchestre (d'où difficulté à la reconnaître).

Le retour à la Tonique I sera moins systématique, on introduit plus de notes ou d'accords étrangers (à la tonalité). L'opposition entre récitatifs, arias s'estompent pour une plus grande continuité des expressions vocales.

On suscite l'imaginaire, le monde irréel, la musique doit et peut "tout" exprimer (les sentiments ...).

Malgré tout cela, gardons à l'esprit la continuité entre le Classique et le Romantisme, notamment dans les codes régissant l'écriture.

Nouvelles formes (nocturnes, impromptus, études ...) plus libres, mettant en avant soit l'interprète et sa virtuosité, soit la mélodie pour elle-même.

Notion de leit-motiv : chez Berlioz, Wagner, puis Debussy ... C'est une petite phrase musicale associée à un élément dramatique dans l'oeuvre (un héros, une situation). Etant donné que les éléments de polarité de l'époque Classique se perdent (cadences, tension/détente), le leit-motiv permet de retrouver un peu de prévisibilité.

Carl Maria WEBER (1786 - 1826) : un des premiers opéra romantique, le Freischütz, écrit à partir d'une légende folklorique. Nombreuses mélodies populaires allemandes.

Richard WAGNER (1813 - 1883) : veut réformer l'art lyrique, faire une synthèse entre musique, poèsie, théatre ... Par l'importance des leit-motiv, la musique raconte l'histoire et représente le héros. L'art vocal perd aussi ses cloisonements (air, récitatif ...) et devient une expression vocale continue. On sent un élargissement progressif de la tonalité, pont vers les étapes suivantes (l'atonalité en Allemagne début 20ème).

Johannes BRAHMS (1833 - 1897) : alors que BEETHOVEN trouve tout son génie dans les développements de thèmes, Brahms va perfectionner les variations, en isolant des éléments thématiques très réduits (parfois une cellule de quelques notes) qu'il va varier, replacer, modifier à l'extrème. Les formes qu'il utilise sont très classiques (4ème symphonie : sonate, rondo, fugue, chaconne). Ses premières compositions sont d'ailleurs tout à fait dans le style "Mozart".

Hector BERLIOZ (1803 - 1869) : un peu comme Brahms, il va transformer les formes classiques (dans la Symphonie fantastique, le Dies Irae est issu de la Messe des Morts du chant Grégorien ...), et faire de sa musique un programme ("Episode de la vie d'artiste", tel que HB définit lui-même sa S.F). Bien sûr, les éléments comme les cadences, thèmes, périodes, seront variés, assouplis, au risque de disparaître à l'écoute. Mais l'analyse écrite des partitions permet facilement de les identifier. Le leit-motiv se nomme chez lui l'idée fixe.

Georges BIZET (1838 - 1875) : fait partie d'un courant atypique (voisin tout de même des opéras bouffes (Pergolèse, Mozart), comiques (Offenbach)) en créant Carmen, opéra "proche du peuple", reprenant des modes anciens (mode andalou/phrygien dans la Habanera), et créant ainsi une oeuvre de dépaysement mais très populaire.

Les 5 (Cui, Rimski-Korsakof, Balakirev, Moussorgsky, Borodine) : en Russie, longtemps cloisonnée, on en est resté à une musique officielle essentiellement religieuse, assorti d'un folklore populaire important. Ces 5 compositeurs (précédés par Glinka) vont faire sortir la Russie de l'âge Classique.
 
 

Les permiers écarts viendront d'abord de la polytonalité (plusieurs tonalités superposées), du retour de modes anciens et de la découvertes des musiques exotiques (cf Gamelan de Bali, exposition universelle).

3 oeuvres (complètement différentes) vont stopper le courant romantique ;


 
 

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Après

Les post-romantiques récupèrent l'héritage précédent et allonge (trop ?) les développements (Malher).

Dans l'atonalité, le musicien ne considère pas une note (la tonique) comme étant un pôle d'attraction particulier, sur laquelle l'oeuvre se construit. Il n'y a pas de hiérarchie entre notes, pas de repères, et une absence de cycles tension/détente. On perd aussi en prévisibilité et en stabilité.

Une fois les éléments de base des époques Baroque et Classiques (formes menuet, suite ...) bien maîtrisés, il est intéressant de tenter de les reconnaître dans ces compositeurs, qui vont surtout travailler l'orchestration et leur agencement. Bien sûr, les thèmes aussi seront "modernisés", ce qui rend cette identification plus difficile. On perd aussi cette "gravitation" autour de la note tonique (retour, cadence, prévisibilité).

L'évolution ultime va conduire à des systèmes tels que le dodécaphonisme, la musique sérielle, qui contient des règles aussi strictes que celles de l'époque Classique.

D'autres styles de musique vont apparaître et influencer les compositeurs : jazz ...
 
 

Remarques

Cf la remarque de ma page d'accueil.
 
 

Bibliographie

Liens

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